La France est déjà en 2008 depuis plus de deux heures alors qu'ici, à l'ouest, il nous reste quelques heures pour déguster 2007. Année faste s'il en faut. Année de ma naissance!
Sans doute mes parents vont-ils essayer de mettre à profit ces quelques heures pour boire un peu de champagne ou bien manger un bon steak ou encore les chocolats arrivés directement de la Maison Blanche de Châtillon (merci tata Isabelle). En ce qui me concerne, je vais consacrer un peu de ces quelques heures à rédiger le dernier post de 2007 et vous conter notre week-end riche en neige (plutôt récurrent comme thème), en ballades et en photos.
Remontons donc un peu dans le passé proche pour commencer par la journée de samedi.
A peine sortie du lit, et après le petit déjeuner, j'ai passé un peu de temps à lire mon dernier bouquin traitant de l'évolution de la chenille à travers les saisons. Je ne vous donne ici qu'un aperçu de ma séance de lecture.
Après ça, le soleil avait un peu avancé sa course dans le ciel bleu et j'étais prête pour une petite sortie en ville (sans oublier un passage éclair par la garage, histoire de régler un petit problème de voiture... ça faisait quand même une semaine qu'on n'avait pas vu le garagiste).
C'était un peu l'aventure, la poussette sur les trottoirs bien enneigés, ça secoue.
Notre promenade nous a mené dans des coins fabuleux de Fort Collins. Pour commencer, une merveille de patrimoine urbain: une laverie abandonnée. On a continué par un magasin de jouets (je dormais, mais mes parents m'ont un peu gâtée, vous verrez ça l'année prochaine), la rue piétonne aux statues recouvertes de glace, un bâtiment presque ancien, et la calèche. Comme ça, si mes grand-mères viennent me rendre visite aux beaux jours, on pourra faire tour ensemble, dans la superbe calèche blanche (ils dorment où les chevaux pendant l'hiver?).
Après ça j'étais épuisée et on est rentré, manger un peu.
Un petit goûter, suivi d'un peu d'exercice. Il faut savoir que l'exercice en question consiste à observer mon tapis au plus prés. Notamment cette petite souris qu'on appelle mouse et qui est super sympa.
Et j'étais prête à dormir. Sans avoir passer quelques instants à m'émerveiller devant ce superbe objet qu'on appelle mobile.
Le lendemain c'était dimanche. Journée pour dormir le matin, pour ceux qui le peuvent.
Journée pour des expériences routières des plus étranges pour d'autres. Après le déjeuner nous sommes donc montés en voiture direction l'est, le jour levant, la nouvelle année précoce et la plaine.
Et oui la plaine.
A perte de vue la plaine.
Recouverte de neige, et donc, fatalement, pour des parents un peu obnubilés, une source inépuisable de raisons de s'arrêter sur le bord de la route glacée pour prendre des photos. Je vous laisse évaluer la pertinence des sujets sélectionnés.
Donc la route.
Et on est arrivé dans...un endroit.
Cet endroit s'appelle Severance. Un croisement planté au milieu de la plaine, avec son saloon à vendre, ses deux rues désertes, son post office et même sa propre devise. Trrrrès chic!
Ultime surprise: le saloon à vendre servait des huîtres (?!??). On n'en saura sans doute jamais plus. Les huîtres du far west resteront un mystère, enterré à Severance, CO.
On continue sur la route à travers la plaine. Superbe paysage comme vous pouvez le constater. Enneigé, s'il est besoin de préciser. Tout en nuance de gris et blanc. Vous imaginez fort bien que je n'avais aucun remords à dormir. Et je ne m'en privai pas.
Et il y avait des vaches aussi.
En arrivant à Ault, un peu plus loin vers l'est, un tout petit plus grand que Severance (il y a même une mairie qui date de 1902 et un shériff), papa s'est arrêté devant la station service et maman est descendue prendre des photos d'une usine désaffectée. Plutôt épatante cette maman, non? Et en plus il y avait la voie ferrée. Total!
Mais pas assez pour me réveiller.
Dans cette ville, il y avait aussi des rues du far west et de la neige et une boutique de bottes de cow-boy.
Arrêt suivant, Pierce.
Ca sonne comme ça, et c'est vrai: pire. Pire que tout. Cet endroit n'est même pas assez grand pour avoir deux routes qui se croisent ni même une station service. A peine quelques mobil-homes posés dans la neige, un liquor store (quand même) et un château d'eau avec la voie ferrée. Largement de quoi prendre des photos vous me direz. Alors, quoi?
Alors on passe vite notre chemin et on reprend la route, vers le nord.
Quelle drôle d'idée.
Déjà l'est, c'était vraiment saugrenu dans un blog sur l'ouest lointain. Mais alors le nord. Là, c'était vraiment une chose à ne pas faire. Et les effets indésirables n'ont pas mis plus d'un ou deux miles à se faire sentir, sous la forme d'un vent violent venu de l'ouest (bien sûr, l'ouest, c'est là où se trouve l'énergie, l'aventure et la montagne) et chargé de toute la neige descendue des rocheuses. Un truc incroyable.
Un truc à couper les routes et à faire de la musique jusqu'au mississippi.
Un truc à faire pleurer la prairie et à se demander ce qu'on fait là.
Alors, papa conduit et maman photographie et le kid dort.
A force de rouler, on est arrivé à Nunn.
Super non?
Non!
On fait demi-tour.
Incroyable, on croise un train!
Ca c'est beau, une route bouchée, on ne voit pas à 100 mètres, un vent qui dévale de montagnes glacées et le train passe juste à côté de nous.
Et la route est toujours balayée de neige.
La météo annonçait des vents à -25 degrés.
Qu'est-ce qu'on fait là déjà? Quelqu'un peut me le rappeller.
C'est la promenade du dimanche?
Ah? Intéressant.
J'ai faim, un peu.
On arrive bientôt?
Oui, oui. Juste le temps de quelques bourrasques. On reprend la route de l'ouest
Et tout de suite ça se dégage, un peu. On aperçoit les montagnes.
Il y a un an je faisais la taille de quelques cellules et mes parents tendaient une embuscade à leur amis, au jeu de Paume à Paris. Une embuscade en forme d'exposition rétrospective de Lee Friedlander. Mes parents ont été marqués.
Reste concentré, c'est maman qui prend les photos.
Et on a fini par atteindre Fort Collins juste avant la nuit.
Et l'heure du goûter.
Après toutes ces aventures, le vent a continué à souffler toute la nuit. Alors j'ai pris une petite tétée devant quelques épisodes de Deadwood.
Et puis c'était aussi un temps propice à la lecture.
Alors on a lu un bouquin avec papa sur ... la photo (quelqu'un a dit monomaniaque?). Le cadeau de noël de mon papa sur les photographes américains des années 60 et 70, réalisme objectif, photo expérimentale, snapshots et autres idées étranges imprimées sur papier glacé. Tiens, Friedlander!
Pour finir la soirée, les toilettes ont débordé et mes parents ont épongé une mini inondation dans la salle de bain au lieu de se regarder un petit film peinard. Fête!
Voilà, voilà les aventures de notre dernier week-end de 2007.
Aujourd'hui le soleil est revenu, frais. Un lundi tranquille, un peu de travail, un peu de tétée, une robe rose, quelques courses.
Et on attend 2008 avec impatience.
Plus que 4 heures.
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3 commentaires:
Si mes calculs sont bons, il te reste encore quelques heures pour savourer ces souvenirs venteux de la fin 2007, probablement en regardant tes parents boire du champagne dont ils risquent en plus de prendre des photos, tels qu'ils sont partis.
Tiens bon, Alice, ils se lasseront peut-etre en 2008!
En exclusivite, je peux t'annoncer que cette annee prochaine, qui est deja ici, se presente bien (pour autant qu'on puisse en juger a la lumiere des lampadaires).
bon, c'est pas si simple d'arriver au droit d'écrire un commentaire
si je comprends bien, c'est la plaine en hiver avec la neige le froid et de probable villages de l'ouest, rien que d etrès normal Alice, n et'en fait pas, ça s'arrengera avec le temps
mais fais quand même attention à Billy (the kid), celui de "I'm not there', il risque de prendre ombrage de tes aventures
Et bien moi je trouve que tu as bien raison de dormir. Tout ce froid, tout ce vent, br..............!
Et puis à la maison il fait chaud, il y a le beau tapis,un livre avec une chenille et le lait de ta maman pour continuer à devenir une jolie petite fille. Quelle idée de sortir avec un temps pareil.
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