dimanche 29 juin 2008

un rêve de kid

Ces temps-ci je fais souvent le même rêve.
Dans ce rêve le vaste monde est coloré, je l'explore sur le dos de papa ou maman à bord du grand sac à dos vert, et tous les repas, mais vraiment tous les repas, se composent exclusivement, avec un grand X, de yaourt, sans aucune autre forme d'artifice ou de carotte, sans aucun partage avec quelque autre aliment, sans discussion possible ou même nécessaire.
Les yaourts c'est extrêmement délicieux, et je me demande vraiment pourquoi je devrais accepter autre chose en guise de nourriture. A tel point que celui qui veut essayer de me faire avaler autre chose doit faire face à la colère et la détermination sonore du kid.
J'ai dit.
Papa l'a expérimenté pas plus tard que ce midi.
Bon, à part ce rêve et ces frustrations gustatives, la semaine a été plutôt bonne. Il a fait beau et chaud, avec quelques orages pour éclaircir le ciel de temps en temps.
J'ai récemment découvert les expériences vertigineuses de la balançoire du quartier. Splendide. Tout le monde rigole.
Et puis le soir on passe un peu de temps dehors quand le soleil ne martèle plus la terre de ces rayons décidément un peu trop chaud. Même avec ce pyjama d'été je peux continuer à jouer avec mon pied.
Et à faire des têtes rigolotes devant l'objectif.
Mardi matin je suis allée chez le médecin. Rien de bien passionnant, alors autant manger un petit peu de pied en attendant le médecin.
Rien à signaler, vaccins à jour, je ne grandis pas très vite, je suis bien nourrie, je sais attraper un truc en faisant la pince avec le pouce, je ne sais pas pointer du doigt. Tout baigne au monde des petits enfants de 9 mois.
Mardi soir, papa est parti chercher tata Sandrine à l'aéroport. Ils ont fait un petit détour de deux jours et 2400 km avant de rentrer. Ils en ont quand même profiter pour voir Tom Waits à Tulsa, Oklahoma. Culte en quelque sorte.
Pendant ce temps-là j'étais à Fort Collins à dévaliser le sac de maman.
Le soleil a brillé, le ciel a grondé, la pluie s'est déversée, la nuit est venue, le vent a soufflé et j'ai décidé de me lancer à l'aventure. D'abord je me suis jetée en avant.
Et avec un peu d'assistance maternelle je me suis tenue debout pour explorer la table basse avec une perspective toute personnelle.
Jeudi soir, papa est revenu et tata est arrivée à Fort Collins. Excellente occasion de boire un coup dehors.Vendredi j'ai joué dans l'herbe aux couleurs de la nation américaine. Vive les cubes et à bas les pommes.
Et comme tata avait un peu de mal à travailler à cause du décalage horaire, je l'ai aidée un petit peu.
Hier, on est tous parti en voiture en fin de matinée, direction l'est et la vaste, la grande, l'immense, l'aérienne plaine et sa faune étrange. Pour l'occasion, j'ai embarqué dans ma capsule à dos, coiffée de mes fleurs gap, et bien accrochée au rebord . Papa aussi était coiffé de son chapeau, ultime protection contre cet astre brûlant qui avait envahi le ciel, sans partage ce jour-là.
On a vu un petit peu de vaches dans des prés en fleur.
Mais surtout des prairies immenses recouvertes de cactus en fleur. Des jaunes et des roses. Sur des miles et des miles. Des millions de fleurs qui piquent recouvraient la prairie.De quoi largement impressionner tata,
maman, et même le kid qui vous conte cette histoire. Tout ce soleil et ces fleurs m'ont laissée sans voix. Quelques secondes.
Et au milieu se déroulait la route.
Alors, bon, dans le détail, voilà les cactus avec des fleurs roses.
Les cactus avec des fleurs jaunes.
Et des fois ils se donnent rendez-vous en quelque point névralgique de la plaine et se rencontrent pour la photo.
Un peu plus loin on est arrivé nulle part. Il y avait quand même un post office. Evidemment.
Et puis on a continué vers Pawnee Buttes. Là il y a un ranch. Improbable me direz-vous, et vous aurez bien raison. Complètement improbable.
La prairie dans le vent (il ne manque plus que l'océan).
Et les buttes. Relief inespéré et repère certain pour la reproduction de plusieurs espèces de rapaces. On peut s'approcher. Il y a des oiseaux, des fleurs et du ciel.
Après le goûter j'expérimente les sensations du pilote qui a soif. Marrant.
On repart et on perce le mystère des éoliennes dispersées sur la plaine: elles pompent de l'eau à la force du vent. Malin.
Les vaches, elles le savent bien, et c'est là qu'elles se donnent rendez-vous en fin de journée pour déguster un bac bien frais et pour se raconter toute l'herbe de la journée.
Plus loin on quitte la piste et la poussière, là où la dirt road rejoint la CO 14. Il y a une station service abandonnée.
Le soir je suis en pleine forme. Je joue, je chante et je m'accompagne à la main en regardant tata qui essaie de capter cet instant en vidéo.
Aujourd'hui, brunch, téléphone, bagarre de petit pot et marché. Enfin, quelques tentes montées sur un parking au croisement de Harmony et Lemay. J'en profite pour faire la sieste. Mes parents achètent des légumes d'hiver pour passer l'été. Décidément un pays bien étrange. Les tomates? Pas avant fin juillet...
Au goûter, l'arbre derrière la maison offrait une ombre bien rafraichissante, alors j'ai mangé dehors.
Maintenant la semaine se termine. J'escalade, je démonte un petit peu, je grignote un cookie et on ne va pas tarder à sortir.
A bientôt.

samedi 21 juin 2008

9 mois

Vendredi, j'ai fêté mon neuvième mensuversaire.
Ca y est, j'ai maintenant passé plus de temps à voir maman de l'extérieur que de l'intérieur.
Une étape semblent dire certains auteurs d'ouvrages à destination des parents débutants et autres fanatiques des forums aux couleurs pastels.
En tous cas, c'était une super journée.
D'abord, il a fait beau dés le matin, et pour mieux en profiter, je me suis levée de bonne heure. Maman n'a pas eu l'air de bien apprécier sur le coup, mais ce mensuversaire, vraiment, ça me mettait en pleine forme. Puis j'ai passé la matinée à bouquiner, redresser les bois de l'elk, ranger et bousculer, déménager, bricoler, chanter, rigoler, observer, dormir, manger. Et puis à midi on a rejoint papa pour déjeuner. Dehors, à l'ombre tellement il fait chaud maintenant. Mes parents avaient faim et j'étais extrêmement débordée, avec tous les trucs à attraper et à faire tomber juste pour entendre le bruit et passer à autre chose.
Finalement, mes parents ont eu à manger. Trop, mais bon.
L'après-midi, j'ai accompagné maman pour un petit peu de shopping dans old town, et un petit goûter café au milieu de quelques livres. On a pris de la chaleur et un peu de couleur, et j'en ai profité pour voir plein de gens, de la lumière et aussi pour faire une petite sieste au rythme paisible de la poussette sur les trottoirs.
En fin d'après-midi on a rejoint papa au boulot. Elle est où la fenêtre?
Et on est allé voir un concert de jazz dans le quartier. Un concert! Un truc incroyable, des gens sont là, assis à regarder d'autres gens qui font de la musique. Je crois bien que ça m'a plus, j'ai chanté un peu en battant les mains dans l'air. C'était très chouette, très anniversaire.
A un moment donné il s'est même mis à tomber beaucoup de pluie et même le ciel accompagnait la musique de sons lourds et lointains. L'eau tombait à flots, et puis ça s'est arrêté aussi vite que s'était venu et on a pu rentrer à la maison voir quelle tête il avait ce gâteau de mensuversaire.
Mais avant le gâteau mes parents m'ont changé et m'ont mis une vache sur les fesses. Pour dormir qu'ils disent. Drôle d'idée quand même.J'en ai donc profité pour faire un peu d'exercice en tirant ma petite langue en coin.
Et en appelant à la franche rigolade, les bras grands ouverts.
Finalement, il est arrivé ce gâteau, avec ces 9 bougies. Cette fois c'est sûr, j'ai bien 9 mois. Ça m'épate toujours autant ces petits points de lumière et de chaleur.
Et voilà, papa a soufflé et on voit même des dessins sur la gâteau. Autant vous dire que mes parents se sont régalés, et j'ai eu le droit à ma micro dose de sucre en couleur.
Samedi il a fait beau et chaud, on est resté tranquillement à la maison et en fin de journée on a fait une sortie jusqu'à Loveland pour consommer un peu et acheter une nouvelle valise (saviez-vous que la première valise Samsonite a été fabriquée à Denver?). Le soir on a fait griller des poivrons et un steak.
La semaine précédente, il a fait beau. J'ai passé mes journées à jouer sur mon tapis, dans la maison, ou dehors. On a aussi été au parc et puis j'ai fait de l'exercice. Je m'entraine à me jeter en avant pour voir ce qui se passe. J'imagine que devrais réussir à me déplacer par quelque mouvement coordonné de jambes et de bras et de tête, mais pour l'instant c'est assez primitif, voire extrêmement frustrant. Je deviens super forte pour attraper les petits oiseaux dans leur maison.
Et je maîtrise la porte (et son scratch récalcitrant) sans aucun problème.
Même le soir il y avait du soleil et un drôle de rayon en forme de pied de table.
Coucou!
L'autre aventure de la semaine a été la découverte de la nourriture solide et de l'utilité de ces deux petites dents qui sont venues s'installer sur ma gencive du bas. Me voilà très concentrée dans une activité de dissolution d'un gingerbread man. C'est bon.
Dimanche dernier on est monté à Rocky Mountain National park pour marcher un peu. On est parti tard et on est arrivé au pied du sentier à l'heure de manger. Après un petit pot et un yaourt, j'étais prête à monter à bord du sac à dos vert, direction quelque part, plus haut. En montant, voilà ce qu'on voyait. Vous imaginez ça vous? Un paysage grandiose, bercée par la marche de papa? Idéal pour une petite sieste digestive.
Ça c'est même un peu dégagé quand on est arrivé en haut à un peu plus de 10000 pieds d'altitude et après avoir monté un peu plus de 1000 pieds. Il faisait plus froid aussi là-haut, et la vie était splendide.J'en profite un peu avec maman, et mes parents se rassasient un peu avec la descente. On ne reste pas très longtemps à cause du vent.
Et hop, retour à bord du sac, bien couverte.
Je redescend sur le dos de maman. Tout aussi confortable pour la sieste.
Malgré toutes ces siestes, j'avoue que cette montagne est très belle. En repartant on a croisé quelques grands animaux à cornes et on s'est arrêté pour un café au bord de la Thompson river avant de repartir pour Fort Collins.
Une semaine bien remplie donc. Aujourd'hui on a appelé plein de gens et l'orage est menaçant mais 'il ne se décide pas à éclater. On joue, on mange, on fait la sieste et on raconte des histoires.