vendredi 30 mai 2008

drive-in

Avant de vous révéler la suite de mes fabuleuses aventures au pays des mines d'argent, agrémenter d'images surréalistes et de musique qui groove, je poste à caractère exceptionel: hier on est sorti en famille au cinéma drive-in! Avouez que ça mérite bien quelques images et acrobaties périlleuses. Après trois jours de pluie et de froid, le ciel s'est dégagé hier et il s'est mis à faire très chaud (le climat d'ici a cette habitude, toujours surprenante, de ne pas faire dans la demie mesure). On a donc profité pour aller cinéma. Hier soir on a donc mangé tôt, pris un bain, mais parents m'ont mis en pyjama (dommage que mon pyjama de cow-boy soit trop petit, le kid a du sortir en petit bateau orange) et on a pris la direction du holiday-twin drive-in theater. Lieu mythique de l'amérique, rendez-vous de pop-corn, voitures, frisbees et mauvais hot-dog, avec deux écrans géants et un immense parking. L'idéal pour une sortie vous ne trouvez pas? J'étais ravie.
Vous vous rendez compte qu'on vit dans un pays où il faut absolument une voiture même pour voir un film.
C'est quand même un drôle de cinéma.Ca nous laisse, maman et moi, plutôt rêveuses.
Mais cette sortie tardive m'a mise en forme et après avoir observé tous ces gens, leur voitures, leurs sièges pliants, la lumière crépusculaire et quelques bébés, j'étais prête à jouer. A commencer par quelques acrobaties. Notre voiture a un toit ouvrant, carrément génial.
Et puis, j'ai piloté un peu. Il faut dire qu'avec toutes les chevauchées à travers l'ouest, les montagnes et le désert qu'on a faites ces derniers temps, le pilotage ça me connait. Et puis après la navette spatiale qui nous servait à voyager la semaine dernière, notre petite voiture noire, c'est de la rigolade, même en pyjama.
Le film a fini par commencer quand il a fait assez sombre. Heureusement j'avais amené quelques jouets pour m'occuper pendant que mes parents regardaient le film. Je me suis endormie à un moment, et, si j'ai bien compris, mes parents n'ont pas été emballé par le dernier Indiana Jones.
Avant cette soirée mémorable, le début de la semaine a été gris, pluvieux et froid. Lundi après-midi on a ramené mes grand parents à l'aéroport pour qu'ils rentrent en France. Ils sont bien arrivés et maintenant ils se promènent à Paris. Mardi et mercredi papa a travaillé à la maison, et j'ai repris mes habituels exercices, discussions avec la ménagerie installée sur mon tapis et j'ai lu un peu de magazine pendant que maman surfait.
Et quand vraiment je n'avais plus de bouteille en plastique ou d'étiquette à me mettre sous la main je jouais avec mes pieds. Et puis, c'est toujours rassurant de savoir qu'on est fini et que mon corps ne se termine pas dans une espèce d'espace sans bord bien clair, des orteils par exemple.
Ces temps-ci j'aime qu'on me mette debout et je tends les jambes de plus en plus longtemps. Il faut dire que je m'exerce.
Et puis j'aime bien aussi regarder le monde à l'envers. Ca surprend toujours mes parents, mais j'aime bien me projeter en arrière brusquement et regarder l'effet produit.Après ça je me repose. Comme ici où je me suis endormi dans le sac à dos vert au cours d'une sortie dans le quartier avec maman.Aujourd'hui il fait un temps superbe, tout est vert, le ciel est bleu et ce soir une nouvelle invitée arrive pour de nouveaux voyages.

dimanche 25 mai 2008

another road trip - 1#

Comme je vous le disais, la semaine qui a précédé notre voyage était une semaine tranquille. Plutôt tranquillement froide, voire pluvieuse, mais tranquille quand même. Mes grand parents se reposaient entre deux chevauchées dans le grand ouest, je jouais à sourire, maman s'occupait de nous tous et papa écrivait. On a fait quelques sorties dans Fort Collins à la découverte des merveilles de old town, whole foods, la laverie, le student center et city park. Je crois bien qu'on a raté King Soopers, mais ce n'est pas une raison pour ne pas le mentionner sur ce blog, depuis le temps...
Le mercredi, on a fait une petite excursion à Denver. Ils ont essayé de me faire comprendre que la visite d'un musée c'était bien, mais ça ne m'a pas convaincu. J'ai fait vibrer mes cordes vocales dans toutes les salles, mais maman, papy et mamie ont bien aimé. Un petit détour au mall pour les chaussures de mamie et du shampoing pour maman et papa et c'était l'heure de rentrer pour un petit barbecue.
Ah oui, parce que cette semaine là on a aussi mangé figurez-vous. Et j'étais à table avec tout le monde quand les adultes se régalaient avec leur steak, leur gratin dauphinois et leur tiramisu.
Et ce qu'il y a de meilleur dans le gratin dauphinois, c'est le gratinée du dessus, et c'est dur de partager ce gratiné.
Pour moi c'est plutôt le tiramisu. Donne m'en encore papa.
Et ainsi, de bains en averses, de marches au parc en exercices sur mon tapis, de bagarres avec la tortue en galipettes et de pots de sweet potatoes en tétés gargantuesques, la semaine s'est terminée. Et papa a commencé ses vacances sous le soleil, apéro au crépuscule, barbecue, plein air. C'est fini le boulot.
Coucou papa.Le lendemain matin, petit déjeuner peu après l'aube.
Et on a entassé un tas de trucs dans notre voiture de location spéciale vacances. Le soleil n'était pas si haut que ça dans le ciel quand on était prêt à partir. Ca fait vacances vous ne trouvez pas?
Papa pilote, la route est dégagée, je suis installée au centre de notre nouveau vaisseau aux gadgets multiples et variés, je surveille l'arrière. A nous le sud!
Le front range est clair, les montagnes toutes blanches après une semaine de neige là-haut. La plaine se réchauffe.
Et puis après 2 petites heures de route, c'est notre premier arrêt. Ciel dégagé. L'outlet de Castle Rock! Point de consommation sans limite quelque part au bord de l'autoroute et au milieu de rien. Toutes les marques sont là, et ça y va les bonnes affaires.
Mais avant tout: manger. Corn and butter squash. Au soleil, protégée par mon nouveau chapeau CSU. Merci mamie.
Et pendant ce temps-là, mes grand parents dagustent un plat chinois.Après ce repas de food court tout ce qu'il y a de plus régulier sur ce territoire, toute notre petite famille était prête à consommer. Direction le Levistore, où presque tout le monde trouve son bonheur, puis Gap. Et là, c'est le piège. Après avoir commencer par le rayon enfant, où ma garde robe s'est immédiatement agrandie et colorée, maman et mamie se sont retrouvées coincées au rayon femme. Personne ne peut expliquer ce qui leur est arrivé, elles ont du faire plusieurs passage dans la cabine d'essayage et traverser le magasin de nombreuses avant de réussir à sortir avec... Pendant ce temps, j'ai fait une petite sieste et papa aussi.
Et puis, on a repris la route, la I-25 vers le sud. Colorado Springs, Fountain (la merveilleuse, où toutes les stations services sont à vendre et où le post office reste), Pueblo (papa s'est arrêté prendre un café au drive-thru de Starbuck's et aussi une limonade pour l'arrière de la navette; je vous en reparlerai de ce Starbuck's). Quelque part, on s'est arrêté pour mon goûter et pour se dégourdir un peu les jambes en regardant passer les trains. Si je savais compter jusqu'à 120, je vous aurait dit le nombre de wagons qu'il y avait sur un seul train.
Le crépuscule est arrivé tout doucement, et nous avons atteint Walsenburg. Charmante communauté à l'entrée des rocheuses en direction de Durango. On y trouve tout ce qu'il faut, un antique, un Wendy's, 2 stations service abandonnées et un bar and grill. Et même ce motel qui avait l'air très chouette mais qui était plein pour cause de célébration de la graduation du lycée local. Pas de chance.
On a avancé un peu sur la route pour trouver le Knights Inn et sa vue imprenable sur les montagnes. Et aussi sur maman et moi. Quand même.
La chambre, très chambre de motel sur la route. Avec un petit lit pour le kid.
En cherchant à manger, on a trouvé d'autres vues, avec même la trace d'un train.Et après une attente terminable, nos burgers sont arrivés. Après ça, on pouvait rentrer se coucher. La nuit a été calme, à l'exception de quelques motards et autres conducteurs de pick-ups matinaux.
Le matin, la vue était toujours là, le soleil aussi et presque tout le monde était parti.
Et surprise! Le pneu avant gauche de notre navette (et oui, on n'a pas trouvé de vraie navette sans roues) était crevé. Formidable! Donc, un petit café fade, un cookie, et hop il faut faire quelque chose. Coup de chance, notre voisin du Minnessota est d'une grande aide et nous explique qu'on pourra le faire réparer. On monte donc la roue de secours et on passe quelques coups de fil pour trouver un réparateur. Evidemment, le dimanche, à la campagne, les garages sont fermés. Il faudra donc avancer en direction d'Alamosa pour trouver quelque chose.
Pendant ce temps, je m'habille, je range, je bricole, je joue et je me fais photographier.
Au revoir le Knight Inn. En plus de la vue, il y avait aussi un immense parking.
La route est splendide, la roue tient. A Fort Garlant il y a un post office, un antique, une station service ouverte et un garage fermé. Il faut avancer.
Et finalement, on roule jusqu'à Alamose en laissant Great Sand Dunes derrière nous. On roule mêm jusqu'à l'extrémité ouest d'Alamosa, là où les parkings discutent avec l'autoroute et où tout devient plus grand, moins cher et plus gros. Et oui, vous l'aurez deviner, c'est là qu'on trouve un Wal-Mart supercenter, ouvert 24h/24 et où le garagiste est prêt à réparer notre roue, démonter la roue de secours et remettre la bonne pour 10 dollars et 15 minutes. Comment résister au plus grand groupe de distribution du pays? En attendant, je prends une tétée au Subway à l'intérieur du supermarché. Vous avez dit triste?
Et on en profite (pensez-vous) pour faire quelques courses. Là, j'aime mieux vous le dire, c'est moi qui pilote. Et ça brille! Et il y a des trucs à voir jusqu'au plafond!
Notre voiture est prête et nous attend sur ... le parking. C'est bien de retrouver un peu d'asphalte au milieu de toutes ces montagnes et ce désert.
Quelques miles plus loin on trouve une table de pique-nique à l'ombre d'un toit en taule. Ca fait du bien de manger dehors et d'avoir une vraie roue pour passer le prochain col.
Parce qu'il est haut le prochain col. Visez un peu toute cette neige qui est encore là par cette chaude journée de mai.
Un peu plus loin et un peu plus bas dans la montagne, on s'arrête admirer la vue. A ma grande surprise, les chipmonks sont là à nous attendre. Très drôle ces petites bêtes.
Et la vue est splendide!
Et elle ne peut que s'améliorer avec nous en premier plan.

Et ainsi, notre paquebot nous amena à travers les montagnes, jusqu'aux limites de Durango, là où nous allions passer quelques jours. Tout le monde était content d'arriver, le torrent était haut, le ciel encore clair, la cabine confortable et après avoir enfilé un petit gilet, j'étais prête à attaquer la boite de noix de pécans, cajou et autres.
Et la barbecue pouvait commencer.
La nuit fut un peu trop chaude, mais très reposante. Et le premier petit déjeuner très ensoleillé.
Ce matin-là, on a profité du calme, de la vue sur le torrent, de nos livres et du soleil. C'est bien les vacances. J'ai joué sur mon tapis posé sous les grands pins, j'ai fait une sieste au son de l'eau qui coule et j'ai mangé dehors. En fin de matinée on a pris la direction de Durango pour voir à quoi ça ressemble, pour acheter quelques vivres et pour réserver nos places dans le train pour le lendemain. Et pour commencer, les adultes ont mangé, en terrasse sur cour. Il faisait chaud, la nourriture était bonne et la lumière était propice à une séance photo. Avec mon nouveau chapeau acheté la veille et mon body à coeurs colorés, tranquillement installées dans ma chaise, je séduis l'objectif.
Et je continue à jouer avec mes mains.
Pour les besoins de l'histoire, je peux aussi être le kid, le vrai, le dur. Fais gaffe blondin.
Eh oui. Forcément. Durango, c'est une ville de westerns, de chercheurs d'argent, d'acheteurs d'argent et de voleurs d'argent. Tous des durs à cuire, des piliers de saloon, des histoires ambulantes qui sillonnent la montagne dans les pires tempêtes.
La nourriture est arrivée et tout le monde s'est calmé, la musique a repris et ils ont mangé.
Et puis l'après-midi a passé, on a eu nos billets, quelques unes d'entre nous ont magasiné, j'ai pris un goûter en terrasse pendant que maman dégustait un smoothie aux fruits rouges, on a trouvé de la bonne viande, des vues imprenables sur le far west.
Toute cette chaleur et cette tension narrative méritaient largement un petit bain. Comme ma baignoire n'avait pas pris place à bord de notre engin de vacances, il a fallu s'adapter au lieu. Et devinez un peu où je me suis retrouvée? Où mes parents ont osé m'asseoir sous prétexte de me laver?
Dans l'évier. Oui, oui, juste là, entre l'éponge et le produit vaisselle. Comme si j'allais surfer sur l'égouttoir!
Mais finalement, c'était plutôt confortable, l'eau était bonne, et la tortue, qui avait le chemin avec nous, s'est aussi retrouvée dans l'évier. Et puis, tous ces appareils photos pour se souvenir de mon passage dans un évier à Durango, je ne pouvais que sourire.
Le lendemain on est tous monté dans ce train vers de nouvelles histoires et un précipice on ne peut plus vertigineux.
Je vous raconterai tout ça bientôt dans un autre post, un autre épisode, une autre musique et d'autres romances (tous ces effets sont là pour augmenter le suspense, excellente astuce pour captiver le lectorat vous ne trouvez pas?)