Neige de Mars

Bonjour!
Je vous ai laissée la semaine dernière alors que je revenais de ma première excursion dans le désert, dans le sud et dans le printemps. Depuis, au Colorado, l'hiver hésite à céder la place.
Ce matin on a vu les fleurs tenter une sortie.
Mais l'hiver a décidé de profiter de ses derniers jours et de nous faire une (dernière?) démonstration de neige et de froid. Voilà donc presque 2 heures que le neige s'amoncelle régulièrement dehors. Un temps parfait pour rester à l'intérieur, au chaud, trier des photos et raconter toutes les histoires qui se sont passées depuis ce lundi 3 mars où nous avons quitté la douceur de l'Arizona pour revenir dans les hauteurs du Colorado.
Heureusement l'internet marche très bien, alors attention les yeux!
Après ces premières vacances et toutes les découvertes qui les ont accompagnées, je me suis un peu reposée la semaine dernière. J'ai quand même montré City Park et le lac à mes grand-parents, old town Fort Collins et puis on a même fait une virée à Denver, voir la ville. L'occasion de quelques photos, d'une marche urbaine, de quelques achats et d'un peu de route sur le front range.
J'ai aussi profité de cette semaine pour jouer avec mes grand-parents, rigoler en lisant, lire en mangeant, chevaucher en rigolant, crier en secouant les bras, dormir en rêvant et regarder en mâchouillant des oreilles de mammifères.
J'ai même passé une soirée toute seule avec mes grand-parents qui mangeaient des brochettes. Pendant ce temps-là mes parents sont sortis se faire un petit restaurant tranquilles, musique, serviettes en tissu, cocktails sans enfant.
Le kid crie et s'endort.
Et puis le week-end on est parti se promener. Après tout c'était encore les vacances en quelque sorte. Alors on a réservé une cabine pour 2 nuits au pied de rocky mountain national park. Par peur de l'ennui, j'avais emmené mon livre. Je le connais par cœur à force de le lire 5 fois par jour, mais se lecture me détend toujours.
Finalement, je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer pendant ce week-end. Un tas d'aventures m'attendaient dehors, dans les montagnes, aux frontières du pays de Jeremiah Johnson. D'abord, le vendredi soir on est arrivé à notre cabine. Spacieuse, confortable (il y avait une cheminée à gaz avec des fausses bûches). Idéale pour la tradionnelle pizza au pepperonni du vendredi. Le lendemain nous découvrions la superbe vue sur la montagne.Ainsi que sur le market d'en face qui avait déjà sauvé maman la veille au soir quand nous avons réalisé que nous avions oublié le diet Pepsi. Il n'y avait que du Coca Zéro. Ça a quand même fait l'affaire. En milieu de matinée nous sommes partis explorer la montagne accompagné de l'éléphant bleu.
Après une halte au visitor center, direction le parc. Nous croisons de la wildlife sur la route. Un groupe de femelles d'une espèce de mammifère dont nous ne connaissons pas vraiment le nom.
La route monte et nous amène jusqu'à des piles de neige et des vues absolument époustouflantes à plus de 3000 mètres d'altitude.

Et puis tout le monde était là-haut.
Maman.
Françoise.
Jacques.
Evidemment, toute cette neige et cette altitude et cette montagne et ce froid, ça donne faim. Je me fais un petit goûter et tout le monde rentre manger un plat chaud et coloré.
Après ce déjeuner, une petite sieste était la bienvenue. Pendant que les femmes se promenaient dans le quartier, les hommes et le kid ont dormi un peu avant une nouvelle promenade.
Pendant ce temps-là, les nuages chargés de gris foncés, de vent et de neige avaient fait leur apparition dans la vue devant chez nous.
Qu'à cela ne tienne. On sort tous direction Bear Lake, 2 mois après notre première visite sur ce même lac. Le ranger du visitor center nous avait annoncé un mètre de neige sur le lac. La route qui monte au lac était superbe, les nuages tournaient autour des sommets beaucoup plus blancs que 2 mois auparavant. Arrivés au bout de la route, mes parents m'ont changé des pieds à la têtes, pour notre plus grand plaisir à tous les 3 comme vous pouvez l'imaginer. Une toute nouvelle tenue à l'arrière de la voiture par quelques degrés sous zéro juste dehors. N'en parlons plus.
On a quand même eu le temps de se couvrir intégralement, bien loin des t-shirts et des bodys manches courtes du week-end précédent, pour un court tour du lac. Effectivement, la neige est très épaisse et le lac ressemble encore plus à un trou dans la forêt. Je me ballade avec le nez qui dépasse de ma combinaison rouge.
La montagne est toute blanche, le ciel couvert, le wild est tout prêt. On l'entend parfois chanter. On marche un peu dans la neige, le soleil bascule de l'autre côté du sommet, le thermomètre chute très rapidement. Il est temps de redescendre.
Tiens, un groupe de boîte aux lettres. Elles nous font rêver. Qui reçoit du courrier à cet endroit précis? La neige commence à tomber, le ciel est épais et froid. Qui reçoit ce courrier? Qui est le facteur? Quel magazine amène-t-il ici? Qui est abonné au Monde diplomatique à cette altitude?
Combien de cartes mandchoues arrivent-elles jusqu'ici via le Pérou? La vue sur ce haut plateau est incroyable. J'en profite pour rêver du fond de mon siège rose.
Mes parents et grand parents sortent prendre quelques photos. Le neige se fait plus dense.
Et la famille regarde ce ciel. Impassible.
Quelques instants plus tard nous apercevons précisément un troupeau d'Elks prendre l'apéro au fond de la vallée. Il semble qu'il n'y ait là que les femelles. Elles mangent, le troupeau est immense, le soleil a disparu. Il neige. Pas un cactus en vue. Je dors.
C'est un instant à part.
On ne veut pas partir. Ce spectacle unique laisse songeur.
On doit avancer. La route nous amène dans la vallée de l'autre côté où nous croisons le troupeau de mâles. La neige s'est faite beaucoup plus dense. Les cornes sont superbes. La nuit tombe en même temps que la température. Mon grand-père a pris des photos.
En rentrant, il faisait bon dans notre cabine et c'était l'heure de l'apéro, au champagne pour la Sainte Françoise. C'est bien les fêtes comme occasion de faire des fêtes. Dehors la neige tombe, je suis en pleine forme.
J'imagine que je prendrais bien un coca.Le lendemain matin, la neige fond très vite, le ciel est clair et la montagne est magnifique. Le brunch dans cette lumière est savoureux et puis nous réalisons par hasard (en ouvrant l'ordinateur) que nous avons changé d'heure. Nous sommes une heure plus tard. On range nos affaires et on prend la route pour redescendre dans la plaine.
On quitte la montagne et on se demande où est le photographe qu'on a croisé à travers notre court séjour. Sur la route du retour, on s'arrête marcher à Bob Cat ridge. Il y a beaucoup moins de neige que lors de notre visite au premier de l'an. L'air est doux et on marche sans manteau.
La boucle nous fait surplomber la vallée, le ciel est magnifique, on croise un cercle qui indiquait l'emplacement d'un tipi. La faim fini par me tenailler, mais j'avoue que j'aimais bien prendre l'air.
Un petit détour par le réservoir avant de rentrer à la maison. Il n'est pas complètement dégelé et le crépuscule éclaire le front range et la plaine d'une lumière superbe. Une bien belle fin de week-end.
Il est temps de rentrer.
En arrivant je suis contente de retrouver mon tapis d'éveil et mes autres animaux. Mon peacock nous raconte son week-end. C'est bien aussi la maison.
Mes grand-parents préparent leur bagages pour partir le lendemain matin. On sort pour notre dernier dîner ensemble. Les fajitas du mexicain sur College sont excellents.
J'ai mis ma belle robe rose pour l'occasion. Même si je ne mange pas de viande ou de légumes, je sens l'odeur de cette cuisine bien épicée.
Et lundi matin, la maison se réveille un peu plus tôt que d'habitude. Papa, Jacques et Françoise prennent la route pour l'aéroport. Le lever de soleil sur les rocheuses éclaire les sommets d'une lumière claire et pâle. Pas de vent, l'air est frais. Une belle journée pour voyager, même si c'est dur de se séparer. On se retrouvera dans 16 semaines. 15 semaines maintenant.
Quand papa est rentré, le train était là et Miles Davis aussi.
Toutes ces aventures vacancières à travers les saisons, les états et les températures m'ont quand même laissé un petit rhume. Je dors donc beaucoup au début de cette semaine. Et je me repose avec maman. Et maman récupère mon rhume. On expérimente le mouche bébé, magnifique!
Et le quotidien de notre petite famille au Colorado reprend son rythme.
Les exercices sur le tapis.
Les moments de flagrante incrédulité.Le bain. Parfois rigolo.
Parfois, nettement moins drôle. Peut-être l'heure.
Allez savoir.
Le kid n'est pas tout à fait fan de toute cette eau.
La purée de carotte.
Pareil, je ne suis pas vraiment convaincue.
Je mange un peu plus, j'en mets un peu plus partout, mais je n'irais pas jusqu'à dire que j'aime ça. Peut-être que je préfère la carotte à la pomme. C'est tout.
Deux trucs nouveau cette semaine.
Je tiens assise toute seule et ça fait du bien. Quand même, jouer assise sur le tapis c'est nettement mieux qu'allongée. Je peux toujours attraper mes pieds et puis j'ai une nouvelle perspective sur tous les animaux du tapis.
L'autre truc nouveau: je mange mes pieds dés que l'occasion se présente. Comme ici à la sortie du bain, mais aussi sur la table à langer ou dans les family restrooms du centre commercial. Et ça me fait rire.
Mercredi soir Freddy et Romain, 2 étudiants qui travaillent avec papa, sont venus manger avec nous et je leur ai fait un peu de lecture. Je crois bien qu'ils étaient épatés.
Hier on est retourné à Denver. Un filtre qu'on avait acheté la semaine dernière était cassé!
Le temps était doux et c'était la Saint Patrick. Il y avait foule à LoDo!
on n'avait pas vu autant de monde rassemblé et plus ou moins habillé en vert depuis longtemps.
Et puis c'était la ville, avec ces trucs et ces gens et petits bidules qu'on ne trouve que dans un milieu urbanisé. D'autres photos.
On a mangé une pizza dans le meilleur endroit de pizza de la ville. C'est ce que dit la carte. J'en ai profité pour une petite tétée.
Et tout allait pour le mieux.
Et puis on est reparti marcher dans la ville. On a rencontré les couleurs urbaines, les lignes urbaines, les odeurs urbaines, les bruits de la ville et les zones étranges que la ville crée dans certains endroits.
Cette ballade nous a amené au Cherry Creek Mall. Immense centre commercial. Appel permanent à la consommation. Alors on a consommé et maman est repartie avec un jean's. Pendant l'essayage je préférais discuter avec l'éléphant.
Aujourd'hui on n'est pas sorti. On a brunché, joué un peu, fait la sieste et voilà plus de 4 heures qu'il neige sans interruption, tout est bien recouvert, les cookies sont cuits, la nuit tombe.
C'est dimanche soir.