Une nouvelle semaine se termine aux sons de tom waits, john lennon, woodie guthrie et steve reich pour la nuit, la tétée et les rêves d'un nouvelle journée.
Cette semaine j'ai fait un grand pas dans la maitrise de la force, la découverte des lois de la gravitation, le fun de la mécanique, le vertige du mouvement libre: je me suis retournée toute seule pour passer d'une position allongée sur le ventre à une position sur le dos. Ca s'est fait dans un mouvement intentionel et accidentel à la fois (bah oui, dans le doute, j'aime autant cumuler). J'étais tranquillement en train de gazouiller, de manger mon pouce, d'essayer d'avancer et de regarder mon paon (quand je vous disais que j'aimais faire plein de trucs en même temps),
quand j'ai poussé un peu plus fort sur mon bras droit et je me suis retrouvée sur le dos, juste à côté de mon tapis, à taper du pied sur la moquette, à regarder le plafond et le regard ébahi de mes parents.A part ça, ce fut une semaine tranquille. Ni trop froide ni trop glaciale, ni trop grise ni trop bleue, ni trop bruyante ni trop surréaliste, ni trop fatigante ni trop onirique, ni trop américaine ni trop penchée. Juste ce qu'il faut d'équilibre dans l'hiver du Colorado et de routine de bébé. Jeu avec le paon,
ballades sur le tapis d'éveil,bagarre avec la poupée,sourires, gazouilles, pelures d'oignon pour sortir dans l'hiver,
discours aux sons étranges à l'intention des éléphants bleus, des parents incrédules, des oies en route vers nulle part, de ce mobile qui n'en fait qu'à sa tête,
de ces lapins au gôut raffiné,
et autres habitants de ce monde que je semble être la seule à percevoir par moments tellement mes parents paraissent déconcertés par mes réactions.
Par exemple, imaginez-vous que cette semaine ils ont encore essayé de me refourguer de la compote. Tous les jours un petit essai, juste pour voir si je changeais. Pour qui me prennent-ils? Franchement, la compote de pommes avec ou sans canelle, de papa ou du supermarché, donnée par maman ou par papa, tout ça c'est pareil!
C'est nul!
Et pour la peine et les fans de grimaces, en voilà quelques-unes.
Bon évidemment, ce qui est marrant avec ça, c'est qu'on peut en mettre partout sur le visage, sur le bavoir et alentours.
Et puis ça me permet d'exercer mon bras à repousser les trucs que je ne veux pas voir ou sentir.
Mais la compote de pomme c'était pas le pire. Mercredi, papa a essayé de me refouguer un biberon! Ahhhhhh! Je lui ai fait payé cher sa tentative! Non mais c'est vrai quoi, le kid est habitué au luxe, à la volupté, au meilleur!
Le sein de maman.
Un biberon, franchement. Sous prétexte que je hurlais de faim alors que maman était à son cours d'anglais, il avait jugé qu'il fallait essayé le biberon pour me calmer. Grave erreur!
Je n'en étais que plus énervée, ce qui nous a emmené dans une bagarre sans gagnant. Alternant cris de détresse et cris de colère, repoussant toutes les tentatives d'assaut ou de charme en dansant ou chantant, j'ai tenu bon jusqu'au retour de maman.
Bien sûr j'étais affamée, mais j'ai eu ce que je voulais. Et après une bonne tétée j'ai accepté de prendre la pause devant le biberon. Sans pour autant céder à la pression sur mes lèvres. Non mais!
Le sein de maman c'est très bien et j'en profite. Je deviens plus forte et plus habile chaque jour. et j'exerce toujours mes mains avec autant d'ardeur et de plaisir sans limite. Je bouge les doigts, les mains, les bras et j'adore ça.
C'est aussi cette force qui me permet de tourner, de me redresser toute seule, et bientôt je tiendrai assise sans l'aide de mes parents. J'ai déjà une chaise. Confortable, même si elle un peu grande pour l'instant. Je ne sais pas ce que j'y ferai, mais être assis c'est un truc qui me plait. Je peux regarder autre chose que l'éternel plafond pâle, suivre l'action dans la cuisine ou lire un bouquin. C'est quand même beaucoup mieux qu'allongée, même si je n'ai pas encore décidé s'il valait mieux que je m'endorme assise ou allongée.
Ce week-end, toute la famille est restée tranquillement à Fort Collins. Je me suis levée à 9h hier et aujourd'hui. Tout va bien.
Hier on est allé faire un tour dans old town Fort Collins. Je voyageais discrètement avec mes cornes de cerf (très couleur locale) et escortée de mes lapins rouges.
On s'est garé devant un supermaché abandonné. Chouette, non?
Enfin, ça plait à mes parents.
Après tout, je parle à mon éléphant bleu alors ils ont bien le droit d'aimer les trucs abandonnés dans les villes. Mais quand même...
On est allé manger un burger dans un saloon.Pendant que mes parents mangeaient ces trucs, je bricolais avec mes lapins.
Et puis après ça on fait une petite ballade dans la folle ambiance de downtown.
On est reparti tôt parce qu'à 17h les community coordinators organisaient un dîner pour que les voisins se rencontrent. Un concept fabriqué sur mesure. Tout droit sorti d'on ne sait quel esprit farfelu qui aime manger gratuitement au milieu de l'après midi en prétendant que le simple fait d'être voisins permet de construire une communauté. Bien sûr, il faut prendre le mot communauté pour ce qu'il représente par ici: juste un mot qu'on essaie de mettre un peu partout pour prétendre qu'on ne vit pas dans une société où les individus vivent les uns à côtés des autres pour monter dans leurs voitures individuelles et vivre leurs vies individuelles d'un mall, à une autouroute, à une station service, au bureau, au fast food et retour en voiture. Mais certains semblent y croire et si quelques personnes, que rien n'aurait amener à se rencontrer, peuvent se rencontrer devant un hommus et un thè à la menthe à 17h au fin fond du Colorado, ça vaut certainement la peine d'essayer. Alors on a essayé. Maman a motivé tout le monde jusqu'au dernier moment. On a discuté avec quelques voisins et on est rentré. Contact pris avec la communauté. On a peu mangé. Evidemment, une telle idée étrange de communauté omniprésente peut donner lieu à quelques réflexions doctorales.
Aujourd'hui le temps s'est rapidement couvert, papa et maman ont passé des coups de fil pendant que je mangeais un peu de girafe.
Et ils ont cuisiné un peu.
Cécile, les cookies sont cuits.
On est sorti faire un petit tour dans le quartier.
J'avais mis mon beau manteau rouge.
Et hop, nous voilà parti vers avery park neighbourhood, un peu plus loin que notre 1700 w plum.
Mignonnet ce quartier, des belles maisons des années 50 et 60. Juste ce qu'il faut pour quelques photos, un peu d'air frais et une petite sieste à l'air libre du far west.
C'est petit Avery park, une petite mare glacée, un marais qui attend le printemps et quelques jeux qui attendent des enfants un peu plus grands que le kid. Mais papa m'a fait faire un petit tour de balançoire. Bien couverts.
Et maman prenait les photos.
Au retour le crépuscule et l'heure du bain arrivaient à grands pas, annonçant le dimanche soir, le nouveau post et l'imminence du lundi matin. Mais n'y pensons pas. Pour l'instant je prends ma denière tétée, les 18 musiciens jouent, les trains sillonent le grand ouest, la wildife profite de la nuit noire et je suis contente en pensant à vous tous, juste là, de l'autre côté de l'écran.
Tellement près que je pourrais rire aux éclats en vous regardant.
Bonne nuit.
dimanche 3 février 2008
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2 commentaires:
Quel vie trépidante petite Alice! Tant de lieu à voir et parcourir, tant de mouvement undercontrol, tant de nourriture à découvrir, à quand la compote de poire?? Une gros bisous à toi et fait plein de bavouilles de ma part à tes parents.
Alice, crois-tu que les hamburgers au lapin rouge ou à l'éléphant bleu, ça existe ? Parce, si c'était le cas, je suis prête à parier que c'est bien meilleur que la compote de fruits !
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