dimanche 13 janvier 2008

cheyenne

Bonsoir!Voilà une semaine tranquille qui se termine.
Avant le week-end, papa a travaillé la journée, pendant que je m'éveillais avec maman, entre les tétées et les siestes. Simple succession de jeux avec le paon, de repas plantureux, de sourires, d'exercices, de discussions interminables avec les lapins et les canards, de regards envieux à tous ces adultes qui peuvent voir les choses de haut, et de petits tours dans la balançoire. La routine de notre nouvelle vie au Colorado, tout va bien.
Et bien sûr, l'inévitable bain. Je m'y fais un peu, c'est sûr, mais c'est quand même pas super. Je ne sais pas ce que mes parents y trouvent. Enfin, une fois plongée dans l'eau chaude, j'avoue que je pourrais y prendre goût quelques instants.
Et ce week-end on est allé à Cheyenne, Wyoming. Ca c'est l'aventure.
C'était hier, le soleil brillait haut dans le ciel, et le matin on a pris la route vers le nord. La neige a beaucoup fondu, mais il reste quelques plaques sur la prairie. Sur cette route, la population se disperse au profit d'un plus grand nombre de vaches, de ranchs, d'éoliennes et de voies ferrées. Sous des ciels immenses. Ca me fait rêver du fond de mon cosy. Le grand ouest
En s'approchant de Cheyenne, il y avait une succession de panneaux publicitaires immenses annonçant tous les bienfaits de la civilisation.
Ils étaient immenses ces panneaux.
Comme si les habitants et les commerçants de Cheyenne avaient peur que les automobilistes filent sur l'interstate sans apercevoir leur ville de cow-boy. Il faut dire que ce n'est pas très grand Cheyenne, Wyoming. Et qu'on peut rouler vite sur l'interstate.
Mais nous, on savait où on allait, et on n'a pas loupé la sortie pour Cheyenne.
Et on n'a pas été déçu. Une belle allée de motels nous attendait, avec des néons, des dépôts abandonnés, la voie ferrée, la route, des bikers, des pick-ups, des chapeaux, des bottes, et un diner.
LE luxury diner.Aménagé dans un ancien wagon des premiers trains qui sillonaient la prairie, c'est un superbe diner, nappe à carreaux rouges, sol à carreaux noirs et blancs. Une déco qui est restée coincée au temps du coffee and pie et qui n'a pas cédé à l'appel du coffee and cigarettes. Et la déco n'est faite que d'images de trains de toutes les époques. Quant à la clientèle, elle est locale, des cow-boys à la retraite, des cow-boys en exercice, des femmes de cow-boys, des cow-girls, des jeunes qui essaient de ne pas devenir des cow-boys, des trappeurs et même une serveuse tatouée.
Autant dire que j'ai bien mangé.
Et mes parents aussi (ne vous inquiétez pas, ils ont mangé une soupe et un yaourt le soir...).
Après ce bon repas / petit déjeuner tardif. On était prêt à visiter Cheyenne.
On n'a pas eu trop de mal à trouver une place sur le parking ... désert. C'est peut-être le vent glacial qui limitait le nombre de visiteurs.
C'est bien Cheyenne. Fini les villes de l'ouest qui veulent se déguiser en villes de l'est. Fini les quartiers hypes et les looks d'étudiants. C'est une vraie ville de cow-boy. Magasins de cow-boys, horaires de cow-boys, urbanisme de cow-boys et gare de cow-boys.
Et pour que ce soit bien clair, il y a des immenses bottes de cow-boys disséminées un peu partout . Comme celle-là devant la gare. Il n'y a plus de passagers qui arrivent à cette gare, mais on peut toujours la visiter. Une belle gare avec des bancs en bois, un grand hall et une ambiance de western. Et les trains de marchandises passent toujours là, lentement mais sûrement. La suite de la ballade nous a amené vers les curiosités architecturales locales. Ce qu'il faut savoir, c'est que Cheyenne a été une ville prospère. D'abord le ranching au 19 ème siècle, puis le pétrole au début du 20 ème. Il y a donc eu des beaux bâtiments, et des périodes de modernisation plus ou moins heureuses. Comme les années 1960 où la modernisation a consisté à recouvrir une belle façade en brique, décorée de médaillons sculptés, avec un matériau gris, uniforme, en plaques comme on le voit ici. Etonnant, non?
Un magasin de cow-boys, avec lassos, guêtres en cuir, étoiles de shérif et une superbe photo de Curtis.
Devinez avec quoi on est reparti.
L'activité trépidante du samedi après-midi, downtown Cheyenne...
Greek revival.

Italian revival.LE cinéma Lincoln, avec des néons, et des couleurs et tout et tout.
On est aussi passé dans le hall d'un vieil hôtel, devant quelques bâtiments arts-déco, et le magasin de vêtements de cow-boys. Tout ça nous a donné soif alors on a fait une petite pause dans un bar. Plein de télés, de la lumière bleue, des serveuses de la prairie. Et des trappeurs, tous au bar, plus étranges les uns que les autres. Ca nous a épaté, maman et moi.
Papa et maman ont pris des tas d'autres photos de Cheyenne. Mais comme on n'a pas voulu s'éterniser sur ce post, ni tout donner à google, on a mis la plupart dans cet album de Cheyenne. Il y a plus de photos de parkings et rues désertes, de bizarreries architecturales et commerciales, de nous, de vent, de wyoming et de trains.
Le retour vers Fort Collins de nuit, c'était pas très marrant, alors j'ai pleuré tout le long pour exprimer mon mécontentement. En arrivant, papa et maman m'ont amenée à l'étage pour une surprise. Je le sentais mal.
C'était ma nouvelle chambre. Ca y est, mes parents m'ont virée de leur chambre. Bon, j'avoue qu'ils y ont mis les formes. Un mobile de train, une litho avec un écureuil et même une lampe de train. Elle est pas mal cette chambre. D'ailleurs, j'y ai très bien dormi pour ma première nuit.
Ce matin, c'est dimanche. Le soleil brille et je mets ma robe vintage. Tout ce revival à Cheyenne, ça m'a mise d'humeur seventies. Et hop! Un petit coucou à Jack le paon et toutes les couleurs, textures, et motifs. Un petit peu d'exercice (visez un peu comme je me soulève sur mes bras), un peu de repos dans un monde de couleurs et d'animaux débordants d'affection.
Et cet après-midi, on a fait une petite excursion à Wellington. Un point sur la carte au nord d'ici. Il y a un feu rouge, quatre stations service, un burger king, une banque et une dame qui déménage vers l'Illinois. Et cette dame nous a vendu un rocking chair. On n'a pas le porche qui grince, ni le fusil sur les genoux, mais on a le vent qui souffle du désert et ce sera un super endroit pour manger, lire des histoires ou s'endormir. En rentrant, maman conduisait et on est passé par la campagne, quelques ranchs, les lacs gelés et le coucher du soleil sur les rocheuses.
Le dimanche se termine, jazz, cocktail, et je chante avant de dormir.
Bonne semaine à tous.

2 commentaires:

Sandrine a dit…

Chere petite Alice de l'West, je sens que tu es bien partie pour ecrire un livre sur les diners. Si tu veux, je pourrai te preter celui que j'ai sur les motels, pour t'inspirer, mais il va falloir que tu saisisses rapidement le concept d'alphabet!

Coco & MC a dit…

Vraiment super ces bottes de cow-boy géantes !