dimanche 20 janvier 2008

Visiteurs et réservoir

Aujourd'hui j'ai 4 mois.
Déjà quatre mois que j'ai rejoint le monde aérien et sonore qui nous entoure.
Déjà quatre mois que j'apprends, j'observe, j'écoute et je que je me demande pourquoi je ne suis plus dans le monde aquatique de l'intérieur de maman.
Quatre mois que j'essaie des nouveaux vêtements, que j'apprends à plaire à mon entourage, que j'essaie de survivre dans un univers odorant où la nourriture ne coule pas à flots et où le soleil vous éblouit.
Quatre mois et je rigole, je relève la tête, j'appuie sur mes jambes et mes bras, je dors debout dans le porte bébé et je crie de joie et d'autres choses.
Quatre mois et ce devait être le jour le plus froid et le plus neigeux de la semaine. Et aussi incroyable que ce soit, ç'a été une journée presque complètement ensoleillée, amenant avec elle des tempèratures dépassant de plusieurs degrés le fatidique 0°C. Et ça pendant plus de 2 heures d'affilée! Vite, sortons!
Après une tétée déguisée (non, non, maman ne s'est pas fait greffer un nouveau bras, plus petit, c'est moi qui tète sous couverture bleue, pour mon propre compte), une séance d'habillage et un peu d'exercice avec mon éléphant bleu, on est sorti. Notez tout de même ma robe rose vintage de mensuversaire. En provenance directe de la mode début 80 et de la garde robe de ma tante Sandrine.
Le but initial de notre sortie était d'aller chez Aileen, qui vendait une chaise haute en bois, et qui habite au sud de Fort Collins. Excellente occasion d'acquérir du matériel recyclé de bonne qualité et de découvrir un nouveau quartier. Où les maisons ressemblent à des châteaux, où le voisinage est prêt à dénoncer tout comportement suspect pour le bien-être et la sécurité de la communauté et où le soleil ne brille pas plus qu'ailleurs.
Et comme c'était tout près du réservoir, que le temps restait clément et que le thermomètre caracolait à un bon +2°C, on a décidé d'aller faire une petite ballade. Pas mal non?
J'étais arnachée à l'avant de mon papa, tournée vers l'avant, emmitouflée dans un ou deux t-hirts pour affronter le +2, plus quelques collants, doudoune, gilets et bonnet pour rassurer mes grand-mères!
Non, je rigole, j'étais vraiment bien couverte car le kid connait bien le wild west et sait que le +2 ne cache que très mal le -5 qui arrive avec la moindre petit brise. D'ailleurs, il n'était pas lin une fois qu'on est arrivé au bord du lac. Bien gelé le lac.
Pendant cette promenade, papa et moi on s'enfonçait dans le bush pendant qu maman prenait les photos.Là, on est arrivé au bord du lac. Ca caille!
J'aime autant dormir.
Vous voyez ce que je veux dire quand je dis que ça caille?
Maman a voulu frimer avec des ricochets. Trop facile! Les cailloux ne s'enfoncent jamais. D'ailleurs ils ne ricochent pas non, ils glissent. Tiens ça me donne une bonne idée pour un "sport" de bûcheron qu'on pourrait jouer dans le nord lointain après une journée à abbatre des arbres et à manger du sirop d'érable.
On a réussi à trouver un caillou qui n'était pas recouvert de glace pour prendre une photo de nous tous. Ca se couvre un peu. Forcément.
Là-bas, une photographe.Fort Collins vu de haut.
Et moi , vue de face, un peu avant le bain bien mérité au retour de cette expédition dominicale.
C'est quand même dur les mensuversaires au Colorado.Avant ça, la semaine avait réellement été glaciaire et pleine de visites. C'est super chouette, même si ça ne réchauffe pas beaucoup. Alors il y a beaucoup de photos d'intérieur dans mes divers mondes et mes divers tenues.
Héléne, une copine de maman qui vit à Montréal, au Canada, est venue nous rendre visite 2 jours. C'est bien le Canada, c'est un pays limitrophe, pas loin, quoi.
Elle est vraiment sympa cette copine, je lui ai fait plein de sourires quand elle arrêtait de papopter avec maman. Bah oui, quand on ne peut pas sortir à cause du froid on se fait des thès et on se raconte nos vies. J'aime bien.
On est quand même allées montrer le réservoir à Hélène, sans sortir de la voiture, et c'est maman qui a conduit.
Et vendredi soir, on avait des invités à dîner. Robert et Cédric, des collègues de papa et Sheri et Jeannelle la femme et la fille de Robert. Des nouvelles copines, même si je n'étais pas au mieux de ma forme, j'étais contente de les rencontrer tous ces gens. Et les adultes se sont fait une petite bouffe arrosée de Californie. Alors je me suis coucher tard et j'ai lutté contre le sommeil tout ce que je pouvais pour ne pas en rater une miette.
Samedi matin, j'étais en pleine forme pour mes exercices sur tapis avant notre départ pour Denver.
Une petite excursion urbaine qui nous amené chez Patrick, un collègue de mon grand-père Jacques, qui gardait un petit colis en provenance de France. Une bouteille de champagne (vous êtes étonnés?) et l’écharpe que ma grand-mère Françoise avait tricotée pour que ma tante Sandrine affronte l’hiver dylanien en 2004. Une grande et longue et épaisse et lourde et chaude, très chaude écharpe. Une écharpe si longue et si épaisse qu'on dirait un tapis qui a traversé le désert avant de se glisser entre les lattes du plancher d'une gare mandchoue dans l'espoir de voyager jusqu'à une petite maison au pied des montagnes rocheuses. Et elle y est arrivée, en me tenant chaud aux pieds.
Patrick et sa femme Aimy sont d'autres gens que j'étais très contente de rencontrer. Et c'était réciproque même si aucune photo n'est là pour l'attester. Tous les deux m'ont prise dans leurs bras pour me raconter des histoires dans des langues étranges et me montrer des cartes de contrées se situant bien bien au-delà du mur sud de la cuisine. Ca fait vraiment rêver ces atlas avec plein de cartes en couleurs à l'intérieur. Et on dirait que tous ces adultes peuvent voir des histoires pleines de personnages et de lieux mythiques rien qu'en feuilletant ces atlas. C'est merveilleux! J'ai essayé, mais je dois avouer que je n'ai pas réussi à comprendre ce qu'ils y trouvaient de plus palpitant que de mettre une girafe en caoutchouc dans la bouche. Je méditais encore là-dessus quand nous sommes ressortis dans le crépuscule qui tombait sur la montagne au bout de la rue. C'était beau.
Avant de remonter vers Fort Collins, on a fait étape dans un grand centre commercial non loin de la demeure de Patrick. Belle demeure. C'est une maison des années 50 qui a été agrandie et très bien aménagée par divers propriétaires au goût sûr. Cette maison est dans un quartier calme et côtoit d'autres maisons du même style, de plein pied, au toit bas et aux murs en brique claire. Cependant, il semble que la mode depuis quelques années, soit au rachat de ces belles "petites maisons" pour pouvoir les raser et fabriquer à la place d'énormes trucs qu'on appelerait maison si elles n'étaient pas aussi disproportionnées et de facture on ne peut plus étrange et tarabiscotée à tendance franchement kitch.
Enfin bref, pas loin de là il y a Cherry Creek mall. Et ça vaut le coup d'oeil. Un immense centre commercial sur 2 étages avec des tas de boutiques qui font leurs soldes jusqu'à -80% (oui, oui les filles, vous ne rêvez pas! Des soldes, des vraies!) et de la muzak tamisée dans tous les coins, et des lumières qui font tout briller, même les accessoires à téléphone portable et la junk food. Autant dire, tout ce qu'il faut pour satisfaire ma curiosité et faire céder le consommateur qui veille en chacun de nous. On a un peu traîné...
En repartant, il faisait nuit noire et on a croisé un diner tout illuminé qui serait parfait pour notre collection. Il faudra revenir, je parie que les burritos de petit déjeuner sont super.
L'arrivée fut un excellent prétexte pour une petite séance photo avec mon gilet qui a des fausses cornes de caribou. Sous une carte, comme par hasard. J'avais dormi sur tout le trajet et j'étais en pleine forme, sourire, rigolade, petite langue et regard malin. Superbe. Bonne nuit, et bonne semaine.
Et puisque l'internet fonctionne si bien ce soir, je remets quelques photos en prime.
Regardez un peu cette main. Vous vous demandiez peut-être pourquoi on m'appelle le kid? Ici, au far west, dans les villes de chercheurs d'or, où le métal jaune passe de main en main aussi vite que tu peux battre les cartes du poker.Allez, cette fois c'est la bonne, tout le monde va se coucher.

3 commentaires:

FEUERMANN Michel a dit…

Magnifique toi, ta Maman et les paysages.
Magnifique aussi les récits de ton Papa, mais une chose me chagrine et il faut que tu lui demande :" Comment peut-on garder tous ces beaux souvenirs pour que plus tard tu puisses les lire, les regarder ?"
Les photos pas de problèmes je garde déjà des tirages papier pour remplir mes albums mais tous les écrits de ton Papa, ils vont disparaitre ? quel dommage !!
Que veux-tu ton grand-père est du siècle de la lettre écrite.
Je te fais plein de bisous après une question qui m'intrigue : La petite marque sur ton front coté droit,C'est le lapin ou la girafe qui t'ont fait ça ???

Sandrine a dit…

Joyeux mensuversaire! Ca ne nous rajeunit pas, toutes ces celebrations...
Je dois dire que je suis fascinee par ta garde robe qui traverse le temps, l'espace et les concepts. C'est presqu'un univers en tissus, laines, et faux bois de caribous....

Coco & MC a dit…

Avec quelques jours de retard, nous te souhaitons un joyeux anniversaire, Alice ! Avec toutes ces visites de gens venus d'ici et d'ailleurs, on a l'impression que tu es une sorte de star locale !