Le ciel prend la teinte vert aquatique qui précède la nuit, le crépuscule se termine sur un ciel monochrome. Le vent est tombé. Le désert se dépose lentement sur la terre ferme. La nuit va bientôt venir et j’essaie de retenir les dernières lueurs dans le creux de mes yeux écarquillés. La nuit arrive, chargée de son lot de murmures et de rêves étranges, d’étoiles et de vent invisible, de sommeil et craquement aux reflets orangés de l’éclairage public. Je me rappelle ces raquettes qui poussent des ballons très très haut, de la course à travers le parc, je reviens avec le ballon très haut et je cours, je remonte sur le vélo, ça secoue, je pédale, je n’oublie pas les raquettes, à quoi bon jouer au ballon sans raquette, mon chapeau s’envole, je descends du vélo, je monte sur l’échelle, poupée est déjà en bas du toboggan, le parc file, je rattrape petite poupée, d’autres petits enfants aimeraient jouer au ballon, il y a plein de monde, un petit garçon apprend à marcher, une petite fille veut lancer le ballon comme elle ne l’a jamais fait, 2 copines un peu grandes filent en tous sens, escaladent le toboggan, bousculent un peu par-ci par-là. Mon chapeau est là, le soleil est haut, la lumière est vive, j’observe, longtemps, ça bouge, j’ai envie de tourner à en perdre l’équilibre, petit nougat et les crocodiles errent dans un coin de mon esprit, cendrillon a un peu de cheveux, je repars, chacun son tour le ballon. Toboggan, une pizza dans la cabane avec un yaourt et du gâteau au chocolat, poupée cuisine, papa mange, à l’ombre. Et puis on repart, le parc va fermer. Je cours encore un peu avant de remonter sur mon vélo et de pédaler très très vite. Très très c’est bien, très très très c’est encore mieux. De l’énergie et tu la brûles, de la lumière et tu la diffuses, je suis le kid, je suis grande et c’est l’été. La nuit peut venir, je suis prête. Pas que j’ai vraiment envie de dormir, mais après ça je pourrai encore pédaler, courir, danser, lancer un ballon ou un autre avec une raquette et je m’écroulerai devant un ssin nimé. C’est sûr l’été est là.
L'été ce sont des nuits courtes, des jours longs, de la lumière. Cet été c'est aussi une transition, une saison de traverse, un point blanc en cours de route. C'est l'été où je suis allé chez tata pour la dernière fois, c'est l'été où Clémence est née, c'est l'été où j'ai fréquenté le square des ormeaux aussi assidument qu'un outlaw surveillerait la banque de Tombstone avant l'orage, c'est l'été où j'ai joué avec plein de copains, c'est l'été où j'ai découvert la ferme de la bintinais, c'est l'été où j'ai commencé à apprendre à partager papa et maman, c'est l'été où j'ai dormi peu, lu beaucoup, couru plus, appris la mer et bronzé comme aime à le faire les pieds tendres. Tout ce qu'il faut pour les photos. Alors voilà un certain nombre de mes activités quotidiennes photographiées un peu plus qu'à l'accoutumée.
Et pour commencer, un trajet matinal pour aller chez tata. Eh oui, c'est l'été mais pas encore les vacances.
Quand je vous disais que le ciel était clair et la lumière propice. D'abord on sort le vélo, je m'installe sur mon siège avec petite poupée et un morceau de pain grillé, je dis au revoir à maman, et c'est parti. A tout à l'heure la maison.
On descend la rue Albert de Mun très très vite et ça fait du vent. On tourne dans la rue Martin, on passe devant la brasserie désaffectée
Et puis c'est l'arrêt obligé sur le pont saint hélier pour regarder passer des trains. Entre 1 et 7 en fonction de l'heure, de la chance, de la patience de papa et de la météo. Ce matin-là on en voit 4, c'est super!
Poupée est contente, mais j'aimerais bien rester encore.
Mais il faut repartir. On traverse la Vilaine 2 fois, il y a le soleil du matin et parfois des canards à cet endroit.
Et puis on traverse les quais et on entame la grande côte du boulevard Duchesse Anne. Il y a des enfants qui vont à l'école, la bibliothèque où je vais avec tata, des lycéens qui attendent le cours suivant, des jardiniers, des architectes, des maçons, des messieurs qui refont la route, une grue qui voyage, c'est sur, ça monte encore un peu, une voiture qui sort, et puis ça commence à redescendre et on croise la rue de Fougères.
Après ça, on descend tranquillement, une fois droite, une fois à gauche, et nous voilà rue Lafond et on arrive chez tata. Le matin il y du soleil qui rentre dans les salons.
Je descends du vélo et me voilà prête pour une nouvelle journée.
La salle où je joue avec Raphaël, où je chante avec tata, où je fais des bisous à Rayan, où je raconte des histoires à poupée et où je fais parfois des bêtises.
Et les voilà
Tata qui s'appelle Marie-Thé, le kid, Rayan et Raphaël.
Et puis on vaque à nos occupations, ce jour-là on est beaucoup sorti, papa est allé travaillé et il est revenu me chercher sur le vélo. En fin de journée je l'attendais dehors avec tata.
L'été c'est aussi la bonne saison pour sortir, pour remonter vers le Wyoming, pour harceler le Missouri tranquille, pour suivre la piste d'Omaha et pour faire des barbecues chez nos voisins. En commençant par Myriam, Thomas et Lubin.
C'est qui est bien, outre le barbecue qui semble amuser nos parents, c'est le château fort de Lubin et surtout sa piscine qui a réussi à chauffer suffisamment pour nous cet après-midi.
Eh oui! Il y avait même un prétexte pour ce barbecue. Lubin a trois ans
Et la série des repas dans le jardin continue à Acigné. Sandrine est là, je fais le clown devant l'objectif. Quel lien de causalité?
L'été commence en juin, en juin il y a aussi l'anniversaire de Françoise et le début de la saison des homards. Heureux hasard, renouvelé tous les ans.
La lumière et la chaleur donnent lieu à de nouvelles sensations et de nouvelles expériences. Je perfectionne ma pratique du tricycle.
Et l'échelle de pirate n'a plus de secrets pour le kid.
Une chevauchée solitaire au cœur des étendues verdoyantes du square.
Et l'ascension du toboggan dans un mouvement collectif relativement maîtrisé.
Pour l'été maman a acheté une nouvelle chaise. J'aime bien cette nouvelle chaise. Maman ne sait pas trop si elle l'aime bien. Elle n'a pas vraiment eu l'occasion de s'asseoir dessus depuis que j'ai trouvé que je l'aimais bien la toute première fois où papa l'a dépliée dans le jardin.
Il fait beau, on profite de nos soirées dehors.
Et de skype dedans. Avec des grimaces d'un bout à l'autre de l'internet, Rennes - Châtillon.
Lubin me rend visite et je commence par lui présenter la grenouille d'Ub Iwerks.
Puis c'est parti dans le jardin, des jouets multicolores un peu partout, jusque dans la piscine en arrière plan.
Et le ballon bien sûr.
Le papa de Lubin arrive, l'occasion d'un barbecue, d'être coquin et de rigoler.
En ce début d'été le ventre de maman continue à grossir et petite soeur rejoint doucement mes préoccupations, la discussion, les dessins. Ce matin-là maman dessine, sur mes conseils, papi michel, mamie anne, papa, alice, petite soeur et maman.
L'été c'est aussi un bon moment pour toutes sorte de travaux et de nouvelles grues surgissent un peu partout dans la ville. Voilà un aperçu de l'horizon en partant vers le marché des lices.
La plupart de ce qu'on fait à Rennes se passe de l'autre côté de la voie ferrée. Garantie d'un pont sur les rails à l'aller et au retour. Et parfois on peut même voir des trains.
Je vais au marché sur le vélo avec papa et on rejoint maman direct au marchand de crêpe. Une sucre pour le kid.
Un peu de lecture après le grand air et les courses.
Un matin tranquille, je rigole devant l'appareil photo.
En passant plus de temps à la maison, j'apprends aussi à jouer dans ma chambre.
Et puis, par un de ces jours au ciel limpide, on prépare quelques affaires et nous prenons la direction de la gare. C'est le dimanche matin 18 juillet, on prend le train pour Saint Malo.
On commence par attendre le train, il y a des rails, d'autres trains, et des tas d'équipements fabuleux, sources de toutes sortes de questions.
Et notre train arrive, on finit le petit déjeuner à bord. Direction la plage.
Et voilà, je vous avais prévenu: plage et ciel sans défaut.
Entre la gare de Saint Malo et la plage on a trouvé les derniers ustensiles qui manquaient à une journée plage parfaite: sceau, pelle, râteau, arrosoir et même un truc pour faire des pâtés de sable en forme de poisson. Kit essentiel à la joie et l'occupation du kid. Tu prends du sable dans un machin, tu transvases dans un autre, tu recommences, tu fais des trous et des bosses, tu recommences et la plage se modèle et se refaçonne indéfiniment. Il fait beau, je profite.
Et quand le sable n'est plus assez, il y a toujours des petites piscines pour jouer avec l'eau, marcher dans les rochers, avancer doucement pour jeter des cailloux très très loin. Un endroit formidable la plage. On peut même pique niquer et recommencer à jouer avant la sieste.
D'ailleurs, on n'est pas les seuls à trouver cet endroit formidable.
Quand ça a vraiment commencé à se remplir, c'était aussi l'heure de la crêpe et de la sieste, alors on a ramassé le sceau, le bazar, l'eau, la poupée et on est repartis, direction crêpe et train. Retour à la maison.
Le week-end suivant, autre découverte, un tout petit voyage à bord de la voiture blanche de Françoise, de l'autre côté de la rocade: la ferme de la bintinais. C'est un endroit très chouette où on peut beaucoup courir, voir des tas d'animaux et même des haricots verts qui sortent de la terre. Il y a des chèvres, des chevaux, des poules, des cochons, pas de girafe, pas de lapin, des vaches.
Rien de tel qu'une ferme en forme de musée pour se dégourdir les jambes.
On observe, maman, poupée et moi. Le temps est radieux, les moutons sont là-bas.
Le kid, c'est moi.
Et maman est enceinte.
La semaine suivante on part nettement plus loin, toujours dans la voiture blanche, plein nord en direction de Saint Malo, on roule, je m'endors en lisant, on arrive. Le temps à cette tendance à se contracter dans le sommeil. Ce jour-là on va à Pleugueneuc, quelque part à l'est d'un autre lieu inconnu. Là, Arnaud, un collègue de papa, vit dans une grande maison avec Sophie et Evan. Evan est sympa, il a des vélos et des voitures, des livres et ssins nimés et une trottinette. J'aime Pleugueneuc.
Après manger, c'est encore plus fabuleux. On va au zoo de la bourbansais. Il n'y a pas de chèvres, pas de chevaux, pas de poules, pas de cochons, des girafes, pas de lapin, pas de vache. Et il y a même des lions, des loups, des singes, des aigles, des zèbres. Et on peut aussi courir autant qu'on veut. Et en plus, courir avec Evan c'est plus fun.
Tellement fun, qu'on se repose
et même on danse. Extrêmement drôle.
A la sortie du zoo on peut jouer dans des immenses bidules gonfables, on fait semblant de tomber en sautant et l'inverse.
Autant vous dire que ce genre de journée peut avoir largement raison du kid. J'ai juste le temps de poser ma tête sur mon siège avant de m'endormir, en route vers la maison. C'est bien le zoo.
Quelques jours plus tard on va chez Gerson, un autre collègue de papa. Gerson a une petite fille de mon âge qui s'appelle Julie et avec qui j'ai décidé que je n'avais pas grand chose à faire, il a aussi un garçon un peu plus grand qui a décidé qu'il n'avait pas grand chose à faire avec 2 petites filles. Les grands mangent des grillades, je zone en essayant de trouver un vélo quelque part. A un moment on part faire un tour en forêt. Gerson a un vélo incroyable avec un grand siège à l'avant. Il le prête à papa, je monte devant avec poupée, on est les reines, on cherche des lapins. Julie est avec son papa sur un autre vélo. On se promène à la forêt, les filles encouragent leurs pères qui pédalent. Le vélo c'est bien.
Au fur et à mesure que l'été avance, la ville se vide. Ce matin-là je vais an grand parc du Thabor avec papa. Il n'y a personne aux jeux. Personne aux jeux du Thabor c'est un truc qui n'arrive jamais. Personne aux jeux du Thabor, c'est un peu comme manger des pommes de terre, rentrer dans le bain sans râler, refuser du chocolat, une journée sans lire cendrillon. C'est un de ces phénomènes que personne ne peut décemment prédire comme probable au risque de se retrouver marchant tranquillement sur le bord d'un toboggan. J'en profite. Papa photographie. La foule est ailleurs.
Je me lance même dans de nouvelles aventures pour l'occasion.
Mais certaines choses appelleraient quand même volontiers un camarade de jeu.
Au retour à vélo on passe devant les grands robots qu'on n'a pas encore photographiés, puis sur le bord de la voie ferrée. Les trains passent tout près. Chauffeur train, je te vois!
L'été c'est aussi un bon moment pour prétendre qu'on va en vacances à Rennes. Départ de la maison.
Direction la station de métro.
Petit voyage incognito dans la foule éparse du métro.
Passage à la librairie.
Déjeuner à la crêperie, avec une paille l'eau.
Et quelques tours de manège pour profiter du soleil.
On passe l'évènement peu glorieux qui suit le départ du manège.
Passage devant la bibliothèque
Traversée de la gare en courant.
Esplanade sud.
Coup d'œil aux trains en réparation.
Et retour à la maison. Ca fait vacances non?
Non.
Bon d'accord.
D'accord.
Ok, c'était une belle ballade.
Début août, déjeuner à Acigné, barbecue, coucher de soleil.
Et puis une autre journée à la plage. Voyage en voiture cette fois, pelle et sceau, chapeaux et soleil. On profite.
Papa et moi nous transformons en petits points là-bas loin dans la photo. L'occasion d'aller trouver des petites piscines et des endroits propices à la construction de châteaux.
En marchant vers le sud, on devient moins petits.
Poser? Pas le temps papa, je vais à la mer.
Et je me baigne franchement.
Et puis on pique nique. Ça fait du bien pique niquer sur la plage. Un sandwich jambon fromage avec des haricot verts et même du chocolat pour finir.
Après ça on se lance dans le passage de la voie ferrée sous la plage.
Un dernier bain pour la route
Hey!
Je suis le kid, la fille qui chante les vagues, l'esprit bouillonnant à l'ombre d'un chapeau volant. Je suis le kid qui rigole sous le soleil.
Je suis Alice et je vous salue!
Ce soir-là on fait un barbecue, tous les trois.
Après ça, il y a un gros dodo un peu chaotique, une journée tranquille, un autre gros dodo et papa et maman partent tôt, Françoise arrive. Je mangerai une pizza avec Jacques et Françoise pendant que Clémence sortira doucement du ventre de maman. C'est une autre histoire, d'autres images et une petite sœur qui sera grand bientôt.
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1 commentaire:
La suite vite vite ! Jamais contente cette tata elle en veut toujours plus. Bon encore merci Benoit.
Bisous de toute la famille Gachot à toute la famille Baudry
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