jeudi 24 septembre 2009

glitters

A l'hiver succéda, sans surprise ni tracas, sans fanfare ni shérif, sans fourgon postal ni caisse d'or, sans tricycle ni tornade, le printemps.
Le vent avait cessé de souffler sur le vaste cirque qu'était devenu le quartier doré de durango. On pouvait à nouveau entendre chanter les freaks à l'entrée des tripots soyeux de mountain view, les jeunes siamoises reparaissaient sur le pas des écuries transformées en dance club pour bûcherons repentis et pistoleros végétariens, les chercheurs d'or pouvaient reprendre le sentier qui les mèneraient vers l'océan et les caravanes célestes échouées sur le bord d'un désert qui n'avait pas vu la lune depuis une poignée de millénaires se mirent à faire voyager les aventuriers en échange de bribes d'histoires prélevées sur le continent, quelque part sur les bords du pecos. Billy et Pat passent une soirée à observer les étoiles, Tom marmonne une berceuse dans un mégaphone plus grand que ma poupée et je me lève pour fêter la fin du dixhuitième mois de ma vie de kid.
C'est sûr, c'est le printemps.
Et le printemps commence à allonger les jours, excellent prétexte à une fête.
Et si en plus on peut souffler des bougies, c'est encore mieux.
Alors allons-y pour une nouvelle saison de voyages, de promenades détournées, de pavés déglingués et d'échaffaudages, de diners écarquillés et de siestes lumineuses, de tata et d'amérique, de fleurs et de musardes.
Joyeux anniversaire Félix!
Ta vu Tchoupi? Derrière il y a un vieux cow-boy collé sur une machine moderne.
Je sors une robe. Rouge sur rouge, bonjour à tous.
Quand je vous disais qu'il y avait de la lumière an printemps. Je traverse la place Hoche un dimanche après-midi, à pieds, les feuilles sont prêtes à surgir, dans quelques jours.
Et au Thabor, les fleurs arrivent avant la fin du mois de mars, spendides et éparpillées.
C'est décidé, je me mets à marcher sur l'herbe pour de bon.
Le printemps c'est aussi la saison où papa recommence à voyager. Un matin il part vers l'ouest, direction les rocheuses et l'or qui fait perdre la raison et aiguise la pulse des légendes.
Ce séjour commence avec les neiges et le vent sur le Victor, Colorado.


Et puis, c'est Denver la civilisée, la fumeuse, la vieille, la bleue.
Et Fort Collins la ferroviaire et l'universitaire.

Pendant ce temps le kid grandit, skype, discute, mange, lit, se promène, rêve d'océan et de parc, maman court.
Et Alice aussi.
Et puis soudain, un soir d'avril, on fête quelque chose. Sans prévenir, sans blues, sans vent, sans soubresaut dans la pulsation quotidienne, papa et maman décide de cesser la recherche de notre prochain chez nous. Bon, je ne vous l'avais pas dit, mais depuis quelques semaines mes parents visitaient des appartements dans différents quartiers de la ville. Parfois ils m'emmenaient, mais souvent ils préféraient y aller sans le kid, histoire de ne pas voir débarquer le sable brûlant chez des inconnus, potentiels vendeurs de notre prochaine demeure. J'ai quand même pu marcher dans un bel appartement aux multiples sièges dessinés jadis par Le Corbusier; j'ai pu courir dans un appartement dont le parquet versailles a senti courir des enfants depuis 2 siècles; mes parents ont rêvé quelques instans de mosaïques orientées plein ouest, de 2 ème étage à trois pas de chez tata, et ont visité quelques appartements aux humeurs variées, mais n'atteignant que rarement un accord. Et puis un matin d'avril nous sommes montés dans le métro tous les 3, un samedi matin, plutôt gris, direction au-delà de la station gare, pour dire si c'était l'aventure. On descend du métro là où il n'y a plus d'escalator et nous surgissons à la surface à la lisière de la rue de l'Alma et du boulevard J. Cartier. Quelques minutes de marches et nous voilà devant une maison qui pourrait avoir 100 ans, qui pourrait avoir vu passer des trappeurs revenus d'un improbable voyage à travers un océan. Un jeune homme nous attend, il a un téléphone portable et parle comme s'il voulait vendre quelque chose. Je monte quelques marches de granit et découvre rapidement une possibilité de boucle entre 3 pièces de la maison. Papa, maman et le jeune homme discutent, observe, dialoguent. Plus tard, nous repartons marcher un peu dans le quartier; mes parents ont signé l'accord d'achat de la maison qui a effectivement presque 100 ans.
Quelques mois plus tard nous emménagerons dans cette maison.
Nous fêtons donc cette nouvelle et puis mes parents y pensent souvent. Je ne sais pas encore ce qui se passe. Ce qui est sûr, il y a encore du chocolat.
Et le printemps continue, plus ou moins froid mais toujours propice aux marches urbaines.
Je découvre la joie du croissant.

Je lis, je vide ma collection de livres et j'empile des livres avant de regarder chaque page à vitesse variable.
L'air se radoucit et je maîtrise de mieux en mieux la marche sur toutes sortes de surfaces. Je peux même courir sur le gravier.
En mai, nous prenons plein de petites vacances et en profitons pour nous promener un peu plus loin que d'habitude. Nous allons passé un week-end à Stervilin où une petite table m'attend pour manger.
Les beaux jours sont là, on peut même lire dehors. et je ressors mes chapeaux.
C'est au cours de cette escapade à Stervilin que je découvre vraiment les 'baches' avec Lou. Splendide. Et elles sont jsute derrière la maison.
Déjeuner sur le port. On ne refuse rien.
Puis, une petite marche sur la côte.

La soirée est merveilleusement douce et lumineuse.




Et le week-end se termine, il faut ranger, jusque dehors.
De retour à la maison, le rythme reprend.
Et mes parents vont passer un week-end en amoureux à Dinard. Pendant ce temps je vais passer 2 ours à Acigné.
Fort la Latte.
Le sillon à Saint Malo.

L'excursion suivante nous mène à La Rochelle. Il fait beau.

Il y a un chat! Je me mets quelques temps à m'accorder à son rythme, mais mon sac et moi on finit par ne plus avoir peur et je vais caresser le chat pendant sa sieste.
Je profite des beaux jours pour sortir toutes mes plus belles tenues.
Allez les filles!
Coucou! (comment ça du chocolat?)
Ah une histoire.

Promenade au bord du jour.
... avec 2 balais c'est encore plus stable
Vous avez dit mère et fille? La série


Vous voulez vous mesurer au kid? Deux balais je vous dis.
Il a quand même fallu que mes parents me trainent jusqu'à la plage avec du sable qui colle partout et plein d'eau juste à côté. Passons.Et puis c'était presque l'été à Rennes.
Rue Saint Melaine, le repaire des prochains mois au cours desquels j'ai exploré le moindre pavé, chaque pas de porte, tous les bords et toutes les marches.
Une voisine curieuse.
Et au bout de la rue il y a le parc du Thabor, le circuit habituel, la marche dans ce qu'elle a de meilleur, avec des arbres, des cailloux, des oiseaux, de l'herbe et
tonton, quelle surprise!
Après il y a la pelouse sur laquelle on eut marcher, lire, dormir, discuter et se cacher derrière le grand arbre.
Et puis tout au bout il y a les jeux. Ultime but de ballade, récompense bien méritée après tous ces efforts pédestres.
Le printemps glisse doucement vers l'été, en images avec ma belle robe bleue directement importée du far west.





Une dernière excursion à Acigné.
Une longue marche jusqu'au canal et les bateaux. (comment ça on ne voit pas de bateau?)
Et voilà une autre saison est passée. J'ai appris à marcher pour du vrai, à galoper sur l'asphalte, à parler en mangeant des croissants, à aimer les bateaux et à lire en buvant. Prête à passer à l'été.
Je vous embrasse

1 commentaire:

Eric a dit…

Encore ! Encore ! Des histoires d'Alice.
Bravo pour le texte et surtout bravo pour les photos.
Les histoires sont très attendus à Chatillon.
Gros bisous à vous trois de nous quatre.